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Vie d'une au pair aux U.S.A.

Autisme

27 Mars 2014 , Rédigé par Anne Claire

Vivre avec un enfant autiste ce n'est pas simple. C'est fatiguant, surprenant, étonnant, lassant, mais pas simple.

Ce n'est pas de sa faute, et ce n'est la faute de personne, mais c'est comme ça. Je n'ai pas été prévenue avant d'arriver ce qui rend la situation encore plus amère. Qu'on soupçonne son enfant d'être autiste, ce n'est pas anodin. Ce n'est pas comme s'il n'aimait pas les lasagnes ou que ce soit un enfant capricieux. C'est bien plus que ça. Alors oui, on cherche à coller une étiquette. Mais en même temps, je ne pense pas qu'ignorer sa différence et le traiter "comme les autres" lui apporte grand chose, sachant qu'il ne pense, ni ne raisonne comme nous.

J'ai souvenir lors de mes courtes études de psycho, d'un prof, qui s'énervait en disant qu'avec les autistes, on n'a essayé que la méthode "ABA", comme on dresse des chiens, et qu'on ne cherchait aucune autre solution. Honnêtement, je ne suis pas diplômée de psychologie, j'ai fait quelque recherches sur l'autisme qui n'ont pas menées à grand chose. Je trouve qu'aux US ils ont la chance d'avoir pleins de professionnels concernant la psychologie et le développement, ils peuvent avoir une prise en charge adaptée, et je trouve ca très étrange que les parents restent bloqués dans un tel déni. C'est compréhensible, mais si ce petit garçon obtenait une attention relative à son handicap, une éducation relative, peut être que ca faciliterait bien des choses et éviterait des situations ou personne ne contrôle rien du tout.

En bref, vivre avec un enfant comme lui ce n'est pas marrant. C'est supporter les bruits étranges qu'il fait toute la journée, supporter les mots qu'il répète 2 000 fois, supporter ses colères, ses rebellions, sa jalousie envers sa soeur, ses crises. Je ne sais pas si c'est lié a l'autisme, mais il ne veut jamais rien faire. "On va peindre!" " Oh nooon" et il se roule par terre. "On va faire de la trotinette" "Oh nooon" il pleure et se roule par terre. Tout le temps. C'est fatiguant car il demande toujours la même chose : jouer à l'ordinateur, des jeux de violence, de combats, des courses ou on jette des objets sur les autres pour les faire perdre. Les parents ne posent aucune limite à ce niveau là, donc il est sans cesse dans la demande.Il est très "rigide" concernant les horaires, par exemple, le matin, il FAUT se lever a 7hoo, même s'il n'y a pas école. La journée DOIT commencer a 7h, et quand il dort plus, c'est le drame. Il a des rituels, il compte les bus qui passent devant la maison, quand il rentre de l'école il faut qu'il soit le premier à aller aux toilettes, quand il va au toilettes il faut a tout prix avoir l'ipad, quand il a joué sur son ipad, il faut a tout prix le charger et que la batterie soit à 100%. Quand on cuisine, il ne veut pas toucher la préparation, il ne veut pas goûter. La musique, il ne supporte pas (il a l'ouï plus sensible que nous). Quand nous jouons a un jeu, qu'il gagne, il va sourire et jubiler, quand il perd, c'est le monde qui s’effondre, il va pleurer, respirer difficilement, soupirer. L'ancienne au pair m'avait dit qu'avant, il se frappait la tête au sol, qu'il avait encore des couches jusqu'a 4 ans, et qu'il ne parlait pas.

Je me dit que la situation pourrait être pire, car il s'exprime, difficilement mais il s'exprime, il sourit et rit de temps à autre, il s'intéresse à l'histoire, au monde, pose des questions, retient tout.Mais il est vrai que c'est déstabilisant cette situation, Doit-on tout lui céder car il est autiste, ou au contraire doit-on le traiter comme un enfant normal alors que ce n'est pas un enfant comme les autres? Telles sont les questions.

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